Le déversoir d’orage est un ouvrage hydraulique faisant partie des réseaux d’assainissement des villes. Reliant l’eau de la ville à la nature. Sa complexité reste parfois difficile à appréhender.
Qu’est-ce qu’un déversoir d’orage, et puis ça sert à quoi ?
Un déversoir d’orage est un ouvrage qui permet d’envoyer directement une partie des flux transportés par le réseau d’assainissement au milieu naturel le plus proche. Il permet de réduire les charges endurées par le réseau d’assainissement à l’aval, généralement dans le but de protéger une station d’épuration ou un point du réseau particulièrement sensible à la mise en charge.
Qu’est ce qui caractérise un déversoir ?
Un déversoir d’orage est généralement constitué d’une ou plusieurs canalisations amont ou d’entrée, d’une chambre où a lieu le déversement, d’une ou plusieurs canalisations de décharge et d’une ou plusieurs canalisations aval ou de sortie.
« La plupart des déversoirs d’orage ont été construits dans le seul but de déverser sans se préoccuper du monitoring de l’ouvrage »
De ce fait, il n’y a pas de déversoir type ou de norme et il est parfois difficile de comprendre le fonctionnement de l’ouvrage sans une étude poussée. Chaque déversoir est unique, impossible donc de transposer les résultats obtenus d’ un ouvrage vers un autre.
Que faut-il savoir sur ce type d’ouvrage hydraulique ?
Une grande diversité
Il existe divers déversoirs d’orage, ayant tous leurs particularités bien à eux. Il est possible de les classifier notamment selon leur géométrie. On peut distinguer les déversoirs avec crête déversante et les déversoirs sans crête fonctionnant tous deux grâce à une bifurcation lorsqu’ils déversent.
« Parmi les déversoirs à crête, on peut distinguer les déversoirs frontaux, latéraux simples, latéraux double, avec ou sans entonnement, à crête haute ou à crête basse. Certains déversoirs peuvent être une combinaison plus ou moins complexe des divers types de déversoirs cités précédemment. »
Les travaux de thèse de Gislain Lipeme Kouyi (disponible ici) présentent un panorama détaillé des divers types de déversoirs d’orage et de leur fonctionnement.
La modélisation 3D pour comprendre leurs caprices
Du fait de la complexité des déversoirs d’orage et afin de bien comprendre leur fonctionnement, il est important de mener une étude hydraulique poussée. Dans la plupart des cas, les méthodes simples comme des lois de seuils calibrés, des abaques ou des simulations 1D ou 2D ne suffisent pas pour expliquer le fonctionnement d’un déversoir d’orage car ils sont le siège d’écoulements complexes, de nature tridimensionnelle.
« Il faut savoir que les lois de seuils et les abaques s’appliquent à des ouvrages normés, avec des critères très spécifiques qui ne sont pas remplis par la plupart des déversoirs d’orage. »
La modélisation 3D est le moyen le plus efficace et pertinent pour appréhender les études des sites.
Et la réglementation dans tout ça ?
La réglementation française en vigueur depuis le 1er janvier impose de déterminer les volumes déversés par certains déversoirs d’orage dits prioritaires (décret d’application du 21 juillet 2015). Comme dit précédemment, les déversoirs d’orage ne sont pas pensés pour leur monitoring. Seule une compréhension profonde de leur fonctionnement permet une estimation fiable et précise des volumes déversés. La modélisation hydraulique en 3D des ouvrages permet d’obtenir des informations clés de qualité sur le fonctionnement des déversoirs d’orage, permettant une instrumentation la plus efficace.
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