L’instrumentation pour vous servir

par | Mai 20, 2021 | blog

La législation française impose l’auto-surveillance de certains points de réseau d’assainissement notamment les sorties des stations d’épuration et les déversoirs d’orage, sous peine de pénalités. Aussi, l’instrumentation est un point stratégique clé d’un réseau d’assainissement en bonne santé. 

Mais qu’est-ce que l’instrumentation ?

L’instrumentation est la mise en place de capteurs permettant de récolter des données sur par exemple une hauteur d’eau, une vitesse, la présence d’eau, la turbidité, etc. Les données récoltées permettent d’obtenir des informations primordiales pour comprendre le fonctionnement d’un réseau ainsi que les problèmes qui y sont rencontrés. 

« En combinant un capteur de hauteur d’eau et un capteur de vitesse, on peut déterminer un débit ou encore avec une mesure de turbidité, on peut déterminer une concentration en polluants »

Par souci de précision, la combinaison de données récoltées avec une loi de comportement permet d’obtenir des informations idéales complétant les informations apportées par les capteurs. 

Pourquoi faire appel à l’instrumentation ?

L’instrumentation permet de remplir les objectifs de performance important pour les territoires : abattement de pollution en sortie de station d’épuration, quantité de flux déversé par la ville inférieur à un certain seuil pour les déversoirs d’orage mais aussi les objectifs imposés par l’états aux collectivités : autosurveillance, informations qualifiées sur les sites.  Il est donc nécessaire d’instrumenter les sites clés. Sans oublier que l’instrumentation permet d’être actif et proactif en cas de problème sur un réseau donné dans la mesure où la détection de problème, la mise en œuvre de solution et la prévision de développement futur devient plus facile. 

Alors il suffit de mettre des capteurs dans le réseau d’assainissement pour avoir une instrumentation efficace ?

Non, ça ne suffit pas. Une bonne instrumentation doit apporter des données précises, fiables et pertinentes. Cela passe par des capteurs appropriés, de qualité, bien installés dans des sites identifiés au préalable et pertinents d’un point de vue réglementaire et stratégique. 

La législation définit les points de mesure indispensables et les objectifs métrologiques associés. À ces points de mesure réglementaires peuvent s’ajouter des points pour lesquels des dysfonctionnements sont régulièrement observés, ou qui peuvent donner des renseignements sur une partie étendue du réseau. Par exemple, des exutoires de sous-bassins versants peuvent tenir lieu de point de contrôle.

Pour ce qui est de l’installation même du capteur au sein d’un site, il faut veiller à ce que la position du capteur lui permette d’obtenir des informations pertinentes sur l’écoulement. 

« Dans le cas où un capteur de hauteur d’eau est mis en place afin de déterminer un débit, il est primordial de s’assurer que la hauteur d’eau dans la zone du capteur. Cela passe nécessairement par une étude hydraulique, plus ou moins poussée selon la complexité du site. »

Aussi, il est important d’y associer la chaîne d’incertitudes de la mesure afin d’avoir une bonne idée de la confiance qu’il est possible de placer dans les données récoltées. 

« Une mesure sans incertitude associée n’a aucune valeur et ne peut servir de base de réflexion pour la gestion ou l’aménagement d’un patrimoine aussi conséquent et complexe qu’un réseau d’assainissement. »

Qu’est-ce qui fait un bon capteur ?

Un bon capteur doit être en mesure de fournir la meilleure donnée possible. Les incertitudes sur ses mesures doivent être les plus faibles possibles. Il doit également, dans la mesure du possible, ne pas perturber l’écoulement qu’il mesure. Il est donc préférable de faire appel à des capteurs non intrusifs, afin d’éviter tout contact avec l’effluent. Cela permet de réduire l’encrassement du capteur et la fréquence de la maintenance, donc le coût d’entretien du capteur.

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